Le cinéma mongol montre de quel bois il se chauffe.
Comment ça va à Oulan Bator ? Pas très bien quand on est Uzil, un ado qui se retrouve à avoir la charge de ses frères et sœur quand leur mère, partie pour trouver un emploi, les abandonne peu à peu. Encore moins quand un hiver bien au dessous de zéro commence à s'installer, et qu'il faut bien trouver de quoi alimenter le poêle pour se chauffer comme de quoi mettre dans celle pour se nourrir.
Si je pouvais hiberner, le premier film dela réalisatrice Zoljargal Purevdash, va au charbon pour extraire de toute mélasse sentimentale ce récit de pauvreté important une poisse à la Dickens sous une yourte . Sans renoncer à sa part de mélo, il s'illustre avant tout par sa retenue, la dignité avec laquelle est filmée cette fratrie a qui est imposée un sens de la démerde pour survivre.
Une combinaison de pudeur et d'émotionnel qui place d'emblée son réalisateur au même rang qu'un Ken Loach dans cette peinture des complexités d'un rapport de classe refusant l'apitoiement.
Récit d'apprentissage, Si je pouvais hiberner s'imprègne aussi, sans doute par l'éducation japonaise de Purevdash, des délicatesses du cinéma humaniste nippon, d'Ozu à Kore-Eda par son sens de la distance ou de l'empathie. Aussi crève-coeur que chaleureux, Si je pouvais hiberner, très beau premier opus invite à suivre un talent évident de cinéaste qui ne peut que bourgeonner.
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